39-43 quai André Citroën (Paris 15ème)

Métro : Javel André-Citroën (Ligne 10)
RER : Javel (RER C)
Lieu notable : Ancien siège du CSA et actuel siège de l’Arcom
De 1915 à 1974, on trouvait ici les usines de la société automobiles Citroën. Ce Quai est donc un hommage au fondateur de cette société française.

La Tour Mirabeau (qui doit cette dénomination au pont de Mirabeau situé à proximité) vit le jour en 1972 par les architectes Noël Le Maresquier et Pierre-Paul Heckly. Elle témoigne de la mutation des quais de Seine durant cette décennie. Haute d’environ 70 mètres pour 18 étages, cette tour imposante en trois parties sied parfaitement au Conseil supérieur de l’audiovisuel, l’autorité de régulation de l’audiovisuelle en France, qui occupe 5 étages de cet immeuble.

Le CSA pouvait ainsi se rappeler au bon souvenir des groupes audiovisuelles installés à proximité. Troisième avatar en la matière, il succède à la CNCL qui elle-même avait pris la suite de la Haute Autorité de la communication audiovisuelle. C’est le 17 janvier 1989 que le CSA voit le jour. Sa composition reprend les principes posés par ses prédécesseurs ainsi trois membres sont désignés par le Président de l’Assemblée nationale et trois membres par le Président du Sénat. Le Président du CSA est désigné pour sa part par le Président de la République. Qualifié parfois de « gendarme de l’audiovisuel », il veille aux respects des obligations et engagements pris par les différentes sociétés éditrices de chaînes de télévisions et de radios. A ce titre, il peut infliger des sanctions pécuniaires à ces différentes sociétés ce qui donne l’occasion de débats récurrents sur la force de cette autorité administrative indépendante. Il veille également à l’expression du pluralisme politique sur ces différentes antennes. C’est également le CSA qui gère et attribue ces différentes fréquences. Enfin, parmi ses nombreuses missions figure également la nomination des dirigeants des sociétés audiovisuelles publiques.

Les débuts du CSA sont marqués par la loi d’août 1989 instituant une présidence commune pour Antenne 2 et FR3. La privatisation de TF1, deux ans auparavant, et la concurrence féroce notamment avec La Cinq et M6 avait conduit à un affaiblissement du service public. La gauche qui retrouve le pouvoir législatif en 1988 et qui renouvèle son mandat exécutif, souhaitait reprendre la main sur le paysage audiovisuel français. C’est ainsi que le CSA nomme Philippe Guilhaume, ancien président de la SFP. Ce choix se révèle infructueux tant du côté du pouvoir politique que du côté des salariés des deux chaînes avec une crise sociale majeure au sein de ces entités. Le 18 décembre 1990, retour à la case départ, avec cette fois la nomination d’Hervé Bourges qui avait redressé TF1 au milieu des années 80. Sa présidence sera marquée par un rapprochement plus net des deux chaînes publiques avec la création de la holding France télévision.
Le CSA devra gérer à ses début la crise qui secoue La Cinq. En effet, l’un des actionnaires principaux Robert Hersant souhaite vendre des parts à Jean-Luc Lagardère, dirigeant du groupe Hachette. C’est donc au sein de la Tour Mirabeau qu’au mois d’octobre 1990 Jean-Luc Lagardère et son équipe viendront présenter leur projet de nouvelle Cinq. C’est également à cette adresse qu’un an plus tard, le CSA entendra ces mêmes dirigeants ainsi que ceux des chaînes concurrentes pour gérer la déroute de La Cinq mais surtout son dépôt de bilan. Le lieu devenant le symbole des luttes et des manifestations des salariés de la chaîne pour leur survie.

Véritable centre névralgique de la politique et de la destinée audiovisuelle de la France à partir des années 90, le 39-43 Quai André Citroën s’ouvrira au grand public notamment à travers l’audition des candidats aux différentes chaînes de la télévision numérique terrestre. En effet, à l’été 2002, le 17ème étage de la Tour Mirabeau verra défiler un certain nombre de projets de chaînes de télévision pour les fréquences à attribuer à ce qui s’avère être la nouvelle révolution audiovisuelle depuis sans doute l’apparition de la couleur à la télévision. De six chaînes, la France passera à vingt canaux de diffusion. Ces auditions sont transmises en direct sur La Chaîne Parlementaire permettant ainsi aux téléspectateurs de se faire une petite idée de ce qu’il pourra voir par la suite sur leur écran.
Plus de trente ans d’existence ce qui représente un parcours historique pour une telle institution. L’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom) a succédé, le 1er janvier 2022, au CSA avec des missions accrues dans le domaine des communications électroniques.

Photos©Balades télévisuelles

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