Métros : Charle Michels (Ligne 10) ou Bir-Hakeim (Ligne 6)
Lieu notable : Ancien siège de Paris Câble et de Paris Première
Ce jardin a vu le jour en 1981. Le nom qui lui a été donné est un hommage au compositeur et pianiste hongrois Béla Bartók.

Au milieu des tours du Front de Seine, se cache le square Béla Bartók, véritable escapade verte dans ce décor urbain. Comme une pause au rythme dense de Paris avec pour guide le compositeur hongrois dont la statue d’Imre Varga en fait le symbole de ces lieux.  Pour les afficionados d’histoire de la télévision, il y aurait sans doute un autre symbole méconnu de ce jardin. Ainsi en vous glissant au cœur de cet endroit, vous remarquerez une petite maison ronde à proximité des passerelles de bois. C’est ici que l’aventure du câble parisien prit son envol. Ce bâtiment fut d’ailleurs édifié en 1985 dans cette optique. Curieuse représentation que cette mini maison ronde dans un square pour le lancement d’une aventure qui ouvrait un chapitre important dans le récit télévisuel.

Il faut pour cela remonter au début des années 1980 avec le lancement du plan câble avec l’optique de connecter les foyers français à un réseau leur permettant de recevoir plus de chaines de télévision avec une meilleure qualité de réception que par voie hertzienne. 

La société de diffusion par câble se nomme Paris Câble. Elle a pour actionnaires la Ville de Paris, la Caisse des dépôts et de consignations et la Lyonnaise des Eaux. Cette dernière deviendra majoritaire durant l’été 1986 alors que le câble doit être lancé dans les 13^ème, 14^ème et 15^ème arrondissement de Paris. Le cœur névralgique de ce réseau se situera ici dans la maison ronde du square Béla Bartók. C’est d’ici que partiront l’ensemble des chaines proposées aux parisiens. 

Le développement du câble se fera au niveau local avec des spécificités qui marqueront par la suite l’histoire des chaînes thématiques. Ainsi Cergy-Pontoise fut la première commune câblée avec notamment la chaîne Canal J. Paris sera la seconde ville à accueillir le câble avec une chaîne parisienne appelée à devenir une référence nationale dans le domaine du spectacle et des talkshows. Le nom de de code de cette chaîne est d’abord Canal 5 Tour Eiffel (à l’époque il n’y avait que 4 chaînes de télévision) puis Canal Paris et enfin Paris Première.

Paris Première sera la première chaîne de télévision pilotée par le groupe Métropole Télévision (dont l’actionnaire principale est la Lyonnaise des eaux). Métropole Télévision est également le nom de code de la future M6. Ainsi, Paris Première sera d’une certaine manière la première expérience télévisuelle du groupe qui pilotera aux destinées de la 6^ème chaîne en 1987. 

Mais revenons en 1986. Le 1^er octobre doit être lancé Paris Câble avec outre les chaînes hertziennes déjà existantes, des chaînes étrangères (BBC, CNN, Rai, Sky) ainsi que Canal J et donc la chaîne locale Paris Première. Toutefois, nous sommes en pleine période de transition télévisuelle. La Haute autorité laisse sa place à la CNCL à qui doit revenir de donner l’autorisation de diffusion. Cette mutation de l’organisme de régulation de l’audiovisuel français explique ce retard mais le 15 décembre 1986 à 19h c’est à la fois le lancement de Paris Câble et de Paris Première. 

A ses débuts la chaîne n’émet que de 19h à minuit tout comme Arte sur le 5^ème réseau quelques années plus tard. La chaîne propose des programmes composés de magazines, de films, des retransmissions de spectacles, le tout axé sur la vie parisienne. La chaîne proposera même des événements sportifs notamment certains matchs à domicile de l’un des des clubs parisiens de football les plus connus : le PSG.
Paris Première tentera également l’aventure des décrochages locaux comme avec la chaînes Yvelines Première. 
Petit à petit la chaîne ne se contente pas d’être un médium de l’actualité de la capitale mais se construit autour d’une identité culturelle pour tout type de public à l’image de l’émission Tout Paris d’Alain Teulié. En 1991, Paris Première s’exporte sur d’autres réseaux câblés et rejoint Canal Satellite en 1993 devenant par la force des choses une chaîne nationale à tonalité parisienne. Paris Première quittera le square Bela Bartok en 1998 pour le 12^ème arrondissement de Paris puis  à Neuilly-sur-Seine en 2004, à la faveur de son rachat par le groupe M6. Entre temps elle a consolidé son statut notamment en étant présente sur la TNT payante mais aussi en mettant à l’antenne des émissions devenues cultures (93 Faubourg Saint-Honoré, Paris Dernière, 20H Paris Première etc.) ou devenant des références de genre (Très très bon). Le bâtiment est aujourd’hui, semble-t-il, laissé à l’abandon mais il reste des traces du passé encore visibles qui ne laissent aucun doute sur ce passé télévisuel.

Quant à Paris Câble, elle changera de dénominations (notamment avec le retrait de la Ville de Paris dans l’actionnariat) pour devenirs successivement Lyonnaise Câble, Noos, Numericable et enfin SFR soulignant ainsi un groupe qui ne se limite plus à la seule sphère parisienne.

Photos©Balades télévisuelles

Mise à jour : 18/07/2025