Metro : Filles du calvaire (Ligne 8)
Lieu notable : Cirque d’hiver (lieu de tournage de la piste aux étoiles)
La rue porte le nom d’Antoine-Jean Amelot de Chaillou, membre de l’Académie royale des sciences qui vécu à la fin du XVIIIème siècle

Cet imposant édifice dédié aux arts du cirque a accueilli une émission dédiée à cette thématique et qui reste aujourd’hui dans la mémoire de nombreux téléspectateurs : La piste aux étoiles. C’est à Louis Dejan que l’on doit la mise en place du Cirque d’Hiver. L’homme est également à l’origine du Cirque d’été, aujourd’hui disparu. L’idée était de dédier un lieu capable d’accueillir des représentations pendant la période hivernale. C’est l’architecte Jacques Hittorff, à qui l’on doit le renouveau de la Gare du Nord ou bien encore le Théâtre du Rond-Point dans la capitale, qui œuvre à sa conception.

Le 11 décembre 1852, au début du Second Empire, le bâtiment est officiellement inauguré par l’empereur Napoléon III. A ses débuts, il prendra donc le nom de Cirque Napoléon. C’est notamment ici, qu’avec l’artiste Jules Léotard, eut lieu le premier numéro de trapèze volant.
A la chute du Second Empire, l’édifice prend son nom définitif à savoir le Cirque d’Hiver. Au début du XXème siècle, le lieu abandonne sa spécificité pour proposer une programmation autour du cinéma naissant. Avec le rachat par les frères Bouglione en 1934, le cirque s’installe durablement dans cet endroit permettant à la capitale de devenir une ville incontournable de ce milieu artistique.

C’est à travers le petit écran que l’ensemble de France pourra se rendre périodiquement dans cette enceinte et assister à d’éblouissants numéros.
Gilles Margaritis baigne déjà dans cette ambiance lorsqu’il lance l’émission qui allait faire de lui l’homme du cirque à la télévision. Il avait fondé avec Roger Caccia, second rôle populaire du cinéma français, les Chesterfield avec des numéros de musique burlesques pour le music-hall. A la télévision, il partagera ces univers avec la mise en place des émissions Music-hall parade et Chester folies.
Le 7 mars 1956, la piste aux étoiles ouvre ses portes aux téléspectateurs sur la première chaine de la RTF. C’est dans un autre lieu, au moulin de la Galette, que la piste aux étoiles fait ses premiers pas mais progressivement l’émission s’installe dans cette impressionnante rotonde.  
Les numéros traditionnels du cirque se présentent ainsi chaque semaine puis chaque mois au public avec succès. C’est le clown Michel Francini qui présente durant les premières années l’émission avant de laisser sa place à Roger Lanzac qui allait devenir le mémorable Monsieur Loyal de la piste aux étoiles. Ce dernier toujours impeccablement habillé pour l’occasion introduisait généralement ainsi l’émission : « Bonsoir Mesdames, bonsoir Mesdemoiselles, bonsoir Messieurs, bonsoir petits garçons et petites filles. ». L’orchestre de Bernard Hilda donne à l’émission son indicatif musical et le rythme de l’émission. Au décès de son créateur, la piste aux étoiles est reprise à la production par son épouse, Hélène Margaritis, et à la réalisation par Pierre Tchernia. Les artistes du moment dans le domaine de l’illusionnisme, de l’acrobatie, du contorsionnisme…tout ce que le cirque connaissait de talents émerveillaient le public avec bien entendu les incontournables félins. A l’éclatement de l’ORTF, l’émission passe sur Antenne 2 et tire sa révérence plus de trois ans après la création de la nouvelle deuxième chaîne en 1978.

Il s’agit sans doute de la seule et dernière émission produite spécialement pour la télévision depuis ce bâtiment grandiose. Néanmoins, le monde de la télévision aura l’occasion ponctuellement de fouler la piste du Cirque d’hiver à l’image du gala de la presse ou bien encore lorsque le célèbre journaliste Yves Mourousi choisit ce lieu pour la mise en scène de l’éphémère Barnum au début des années 80.
Aujourd’hui, le Cirque d’hiver continue son aventure avec la famille Bouglione et propose toujours des spectacles sous le signe du divertissement et sous le haut patronage du cirque.
A la télévision, Patrick Sébastien fera revivre, dans un autre lieu, la magie de la piste aux étoiles à travers la création de l’émission Le plus grand cabaret du monde à la fin des années 90. Une relecture moderne avec toujours ce souci de mettre en avant des artistes du monde du spectacle. La télévision, c’est aussi et sans doute avant tout une fenêtre sur l’imaginaire et l’émerveillement.

Photos©Balades télévisuelles