54 rue de Monceau (Paris 8ème)

Métro : Monceau (Ligne 2)
Lieu notable : Ancien siège de la société SVP
Cette artère prend le nom du village de Monceau vers lequel menait cette rue.

SVP 11-11. Un numéro de téléphone devenu mythique qui ravivera, sans doute, la mémoire des téléspectateurs. Un numéro qui constitue également les premiers pas d’une télévision interactive bien à avant l’ère du minitel et alors qu’internet appartenait au domaine de la science-fiction.

C’est en 1935 que fut créée la société SVP sous l’impulsion du ministre des PTT. L’idée était d’avoir un seul numéro pour donner tout type de renseignements au grand public. Il faut s’imaginer alors l’ancêtre d’un actuel moteur de recherches. La création de SVP n’est donc pas liée directement à la télévision française et pourtant pour beaucoup cet acronyme reste indissociable du petit écran.

C’est depuis cet hôtel particulier du 54 rue Monceau qu’SVP installe son siège et son célèbre standard téléphonique. SVP est choisie par la télévision car elle est alors le plus grand standard téléphonique de France. Un atout non négligeable pour que les téléspectateurs puissent interagir en direct avec les émissions de télévision. L’émission, sans doute la plus connue en la matière, est Les dossiers de l’écran d’Armand Jammot sur la deuxième chaîne de télévision. Chaque émission traitait d’un thème en particulier porté par un film diffusé en amont des dossiers de l’écran. Les téléspectateurs peuvent poser des questions, en lien avec la thématique proposée, aux différents invités à travers le numéro SVP 11-11. Mais pourquoi SVP 11-11 ? A l’époque, les téléphones sont munis de cadran et SVP correspond aux chiffres 787. Ainsi, lorsque le public appelle SVP, un opérateur prend l’appel et transmet la communication à un informateur qui note la question. Ce dernier transmet ladite question au secrétariat de l’émission qui fait un premier tri pour une dernière transmission à Guy Darbois, figure incontournable de ce rendez-vous télévisuel au même titre que les présentateurs et journalistes Alain Jérôme et Joseph Pasteur. Guy Darbois classe les différentes questions et c’est depuis le 54 rue de Monceau qu’il intervient dans l’émission pour poser ces différentes questions.

De nombreuses autres émissions feront appel à SVP tels que SVP Disney ou La Une est à Vous qui ont permis au public de composer leur émission à leur guise. Chacun garde sans doute son propre souvenir de ce service tant il a permis de construire ce lien un peu plus étroit entre télévision et téléspectateurs. Toutefois, ce service à la télévision ne représente qu’un faible pourcentage de la société qui s’oriente au fur et à mesure vers un service de renseignement et de conseil auprès des entreprises. SVP existe toujours mais a quitté cette adresse au milieu des années 90 pour rejoindre la ville de Saint-Ouen. C’est durant cette même décennie qu’SVP s’est progressivement éclipsée du petit écran.

Sans doute en contemplant l’hôtel particulier, l’indicatif solennel presque inquiétant des dossiers l’écran emprunté au Spirituals for Strings, Choir and Orchestra de Morton Gould raisonnera de nouveau, témoignage d’une télévision souhaitant se rapprocher de son public.

Photos©Balades télévisuelles

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