Métro : Madeleine (Lignes 8, 12, 14), Opéra (Lignes 3, 7, 8) ou Auber (RER A)
Lieu notable : Salle de l’Olympia
Cette artère reprend le nom du couvent des Capucines qui était établi du XVIIème au XIXème siècle entre la Place Vendôme et la rue de la Paix

Un ancien parc d’attraction transformé en lieu de musique dans lequel la télévision a pu s’y investir…Voilà une introduction qui ressemble à s’y méprendre à celle de la fameuse rue Cognacq-Jay. Toutefois c’est une histoire bien différente qui s’est construite sur le boulevard des Capucines. Tout commence en 1888 lorsque le futur cofondondateur du cabaret Moulin-Rouge, Joseph Oller, installe des montagnes russes ici au 28 boulevard des capucines. Toutefois, compte tenu de l’ouvrage en bois et de la sécurité des immeubles aux alentours, le projet est très rapidement revu pour donner naissance à la salle de l’Olympia. Déjà le music-hall est la ligne directrice de ce lieu c’est-à-dire que les spectateurs se voient proposer un enchaînement de numéros et de prestations artistiques. Le lieu se transforme en salle de cinéma à la fin des années 20. Il faudra attendre l’année 1954 pour que l’Olympia devienne la salle de spectacle telle que nous la connaissons avec un intérieur entièrement reconstruit et surtout l’arrivée à la direction de l’établissement de Bruno Coquatrix. Dès lors l’Olympia deviendra le lieu incontournable des vedettes françaises mais également internationales de la chanson. 

Une fois résumé l’histoire de cette salle mythique se pose la question du rôle joué par la télévision dans ce lieu. La télévision restait encore confidentielle à cette époque avec environ 24 000 foyers équipés de postes. Mais cette période, plus exactement en 1952, marque les débuts de Jean d’Arcy à la tête des programmes de la RTF qui va véritablement faire entrer la télévision dans une phase décisive de son développement. C’est en effet sous son mandat que la télévision se démocratise et propose des programmes qui marqueront son histoire. 

Parmi ceux-ci on retrouve l’émission 36 chandelles de Jean Nohain. C’est la grande émission de prime time de ce qui n’était à l’époque que l’unique chaîne de la RTF. Pendant 3h30, tous les 15 jours, le lundi, l’animateur propose un véritable spectacle de music-hall avec les personnalités de l’époque mais également des artistes en devenir. L’émission se veut chaleureuse et conviviale. La télévision ne possède pas encore de grands studios capables d’accueillir la production d’émissions de télévision avec des moyens conséquents. Les studios des Buttes-Chaumont ne commenceront le début de leur aventure que l’année d’après. Aussi, c’est dans des grandes salles de spectacles parisiens, dont l’Olympia, que 36 chandelles s’installe soirée après soirée. L’émission s’arrêtera en 1958 mais reviendra le temps d’une soirée avec les amis de 36 chandelles. L’occasion de souligner alors que dorénavant 7 600 000 appareils de télévision occupaient les foyers. Le souhait de Jean d’Arcy d’apporter un spectacle complet à domicile prend bien tout son sens.

Par la suite l’Olympia participera activement à l’émission Le Palmarès des chansons de Guy Lux. En effet, c’est en Dupleix depuis la salle de l’Olympia que le directeur de cette salle interviendra pour le jury des vedettes. Dans les années 70, l’Olympia accueille l’émission Au music-hall ce soir. Reprenant le concept de 36 chandelles, l’émission souhaite vraiment que le téléspectateur puisse avoir l’impression de prendre place avec le public. Le générique met en avant les fameuses lettres en néon rouge sur la façade de la salle puis des plans filment l’installation du public dans la salle mythique. Ce concept visuel sera notamment repris bien des années après, en 2001, avec l’émission Stars à domicile sur TF1. Il fallait bien une salle comme l’Olympia pour mettre en avant ces rencontres entre des stars de la chanson et leur public devenant les vedettes d’un soir. Preuve s’il en est de l’aura de ce lieu. 

Comme un symbole qui perdure la chaîne Melody, spécialisée dans les variétés des années 60 aux années 90, fête en 2022 ses 20 ans depuis la salle de l’Olympia avec en présentateur principal l’homme qui a marqué durablement l’histoire de la télévision en ce domaine, Michel Drucker. 

La salle de l’Olympia est devenue depuis 2020 une chaîne de télévision à part entière qui diffuse chaque soir des spectacles et des concerts. Une synergie assez logique pour le groupe Canal+, propriétaire de la chaîne, puisque sa maison mère, Vivendi, possède depuis 2002 la salle du 28 boulevard des capucines. Si le siège de la chaîne se situe avec l’ensemble du groupe à Issy-les-Moulineaux, à l’image tout est mis en œuvre pour avoir l’impression de pénétrer dans ce lieu qui continue de faire l’événement. 

Photos©Balades télévisuelles